Donner du plaisir à jouer – GameRec #1

Bonjour, ça fait un bail !

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Je ne vais pas m’étaler plus que ça sur les diverses raisons de mon absence en ligne (de toute façon ce n’est pas le coeur de l’article d’aujourd’hui), mais je suis sincèrement, sincèrement heureuse de réécrire ici. Chez moi. Sur mon petit bout d’internet. À mon rythme, et sur les sujets que je veux.

Alors, je vais jouer cartes sur table, j’adore recommander des trucs. Je compte bien à nouveau refaire des revues musicales, refaire des revues culture plus généralistes. Je suis friande de ce genre de contenu sur internet, il nous renseigne aussi sur la personne qui nous parle (et à qui on parle). C’est à chaque fois un petit cadeau, j’ai l’impression.

Cet article est avant tout issu d’un constat. J’ai eu pas mal de gens (surtout des copines, et évidemment tout ça ce n’est jamais vraiment déconnecté des rapports de genre) qui sont venus me trouver pour me demander des conseils en jeux vidéo. J’ai été aussi un peu navrée que ces mêmes copines me disent souvent – je ne joue pas sérieusement, je ne sais pas jouer, je suis nulle, j’ai jamais joué, et je vous passe le reste de la litanie. Les jeux c’est comme tout, c’est comme l’écriture, c’est comme la science politique et la sociologie, c’est comme les bagnoles, chaque fois que c’est un domaine sérieux, représenté comme particulièrement masculin, les femmes ont peur et se descendent. Et le syndrome de l’imposteur empêche de se plonger dans des univers qui sont des vecteurs incroyables de communication, d’histoire et de lien social. Ça me rend dingue, et si je peux remédier à ça, même un petit peu, ça me ferait plaisir.

Alors, où mettez-vous les pieds aujourd’hui ?
Je vais faire un petit disclaimer, car je sens d’avance les Jean-Michel arriver dans mes DM. Je peux vous dire que ça fait 25 ans que je joue et que je n’ai jamais arrêté, que je suis streameuse depuis quelques années désormais – ce qui m’a conduit à jouer à beaucoup beaucoup de jeux différents, et à rencontrer la diversité de joueur•ses qui vont avec. Comme je l’ai détaillé dans les articles dédiés à ça, j’aime beaucoup les jeux compétitifs, il y en a où j’ai pu exceller, d’autres où j’étais une calamité. Et il y a un genre qui ne me lâche pas qui est celui du rogue-like / rogue-lite⁽¹⁾Aujourd’hui et comme beaucoup d’autres joueur•ses je suis sur Hadès que je suis en train d’essayer de speedrun.. Autant vous dire que vous pouvez me lâcher la grappe si la liste qui suit n’est pas à votre goût – trop casu, trop simple, trop facile, je ne veux pas l’entendre. J’aime autant les jeux qui requièrent une compétence mécanique improbable que ceux qui racontent une histoire.

La liste d’aujourd’hui est à destination de tout le monde⁽²⁾Mon lectorat étant surtout féminin, j’accorderai en conséquence.. Celles qui n’ont pas touché à un jeu depuis des années, celles qui n’y ont jamais touché, des joueuses aguerries qui ont envie d’en connaître d’autres, celles qui n’ont pas envie de se casser les dents sur des jeux qui demandent une exécution difficile. Ces recommandations font suite à une liste de curation Steam que j’ai mise en place pour conseiller des jeux qui sont accessibles, axés sur l’histoire, et jolis. Considérez ça comme un cadeau de Noël ! ⁽³⁾Tous les jeux en question sont sur Steam mais sont pour la plupart aussi sur la Switch !. J’espère qu’elle vous donnera envie de jouer, car c’est tout ce que je souhaite: donner du plaisir, inviter à partager un loisir qui, pour beaucoup, est devenu ou demeure trop intimidant.

Quelques précisions vis-à-vis de cette première GameRec:

• La liste est relativement accessible. Pour la plupart des jeux d’aujourd’hui, il s’agit de simulateurs de marche, de jeux narratifs et de point’n’click. Les quelques platformers qui sont présentés n’offrent pas de difficultés notables, sachant que c’est évidemment très subjectif, les douleurs physiques variant bien sûr d’une personne à une autre. Dans tous les cas, aucun des jeux proposés ne demande d’exécutions physiques infinisantes.
  Certains n’ont pas de dialogues du tout, et la plupart (tous, je crois) propose des sous-titres.
• J’ai fait en sorte de proposer des jeux courts. La seule exception étant Fran Bow qui fait 8 heures, les autres ont une longévité comprise entre une heure et demie et quatre heures.
• Il n’y a pas de jeux proprement flippants. Si certains sont inquiétants ou oppressants dans leur ambiance, c’est garanti sans jumpscare ou scènes d’horreur graphique (à l’exception encore une fois… de Fran Bow).
• J’ai déterrée des vieux clips de certains streams que j’ai fait des jeux en question pour vous donner une petite idée !
• Enfin, mes jeux préférés sont accompagnés de l’icône 💖. La liste est vraiment subjective, prenez donc mon avis avec des pincettes, et pour en avoir le cœur net… jouez !
• Dernière précision: je suis partenaire Humble Bundle ! Je vous mets directement les liens pour acheter les jeux avec mon partenariat quand ils sont disponibles. Ils ne coûtent pas plus cher et je toucherai une petite commission. Et ça permet aussi de soutenir des asso en même temps, donc n’hésitez pas.

Let’s go !

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Oxenfree (2016, Night School Studio)

Genres: narratif, aventure

Le pitch: Un thriller surnaturel mettant en scène un groupe d’amis qui ouvre malencontreusement une faille spectrale. Vous êtes Alex, et vous venez d’amener votre demi-frère, Jonas, sur une île pour une fête nocturne qui tourne horriblement mal.

Oxenfree est un jeu narratif avec beaucoup de personnalité: les dialogues sont très bien écrits/ bien doublés, avec un voice acting au top et une ambiance super particulière, type Stranger Things. Je l’avais streamé à l’époque et on l’avait tous beaucoup aimé.

En vrac: transmissions de radio, néons et mystères.
Chial-o-meter: on chiale pas, tout va bien.

Comptez à peu près 4 heures de jeu.
Acheter Oxenfree

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The Garden Betweens (2018, The Voxel Agents)

Genres: puzzle, plate-formes

Pitch: Jeu d’aventure puzzle surréaliste qui suit Arina et Frendt, deux fidèles amis qui se retrouvent dans un monde mystérieux composé de superbes îles jardins.

The Garden Betweens réussit l’exploit à rendre le genre du puzzle pas trop chiant (oui ceci est un article à charge). Plein d’énigmes et de casse-têtes stylés, avec des jolis jeux de lumières. Le scénar n’est pas au rendez-vous par contre, mais si vous avez envie d’un joli jeu d’introduction au genre du puzzle/énigmes, il est parfait !

En vrac: belles perspectives et jolies loupiottes.
Chial-o-meter: on chiale pas, tout va bien.

Comptez à peu près 2h30 de jeu.
Acheter The Gardens Between (je vous conseille de le prendre soldé, 20 balles pour 2h30 c’est pas worth !)

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Fran Bow 💖 (2015, Killmonday Games)

Genres: point’n’click, narratif, horreur (psychologique, surtout, mais quand même quelques scènes graphiques)

Pitch: Fran Bow est un jeu d’aventure effrayant qui raconte l’histoire de Fran, une jeune fille souffrant de troubles mentaux et confrontée à un destin injuste.

Aaah, Fran Bow… Je pourrais en parler longtemps. Je ne trouve pas le pitch Steam très satisfaisant donc laissez-moi vous dire ceci: Fran Bow, une petite fille, est internée en HP après avoir été la témoin de la mort de ses parents. Elle est à la poursuite de son chat noir, Mr Midnight, et fera tout pour le retrouver.
Magnifiquement bien écrit, à l’ambiance envoûtante pour qui aime le glauque et le malaisant, Fran Bow n’est vraiment pas gratuit pour autant dans sa violence psychologique, il tape juste et fait mal. Il y a aussi de très, très beaux moments dedans, de tendresse, d’amitié et d’espoir. La fin m’a vraiment retournée, et j’en garde un souvenir super: on l’avait fait en stream et on y tenait tous beaucoup.

En vrac: médicaments, reprendre le contrôle de soi et de sa vie, être sa propre héroïne, monstres, collants à rayures.
Chial-o-meter: On verse une larme (ou deux, ou trois).

Comptez 7-8 heures de jeu.
Acheter Fran Bow

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GRIS 💖 (2018, Nomada Studio)

Genres: beau (mdr), plateformes

Pitch: Jeune fille optimiste, mais hantée par une expérience douloureuse qui a ébranlé sa vie, Gris s’est égarée dans le tréfonds d’un monde qu’elle a créé de toutes pièces.

Dessiné à la main, superbe de bout en bout avec une direction artistique à tomber et une OST mirifique. Sans dialogue, le jeu retrace le chemin de la dépression de son personnage et nous en met plein la vue.

En vrac: généreux, marquant, vous émerveille comme un premier feu d’artifices.
Chial-o-meter: on chiale tellement c’est beau.

Comptez 4 heures de jeu.
Acheter GRIS

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Last Day of June (2017, Ovosonico)

Genres: puzzle, voyages temporels

Pitch: Une aventure interactive complexe sur l’amour et l’absence, offrant une expérience de qualité cinématographique. Que feriez-vous pour sauver la personne que vous aimez ?

Avec la beauté saisissante d’un court-métrage d’animation, Last Day of June nous plonge dans une histoire de deuil et de voyages temporels pour tordre le cou au destin. Vous devrez régler des casse-têtes, plus-ou-moins difficiles (rien de très méchant), pour avancer dans l’histoire.

En vrac: dramatique, superbe, LES COULEURS VIOLETTE ET ORANGE !!
Chial-o-meter: sortez les mouchoirs.

Comptez 3 heures de jeu.
Acheter Last Day of June

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That Dragon, Cancer (2016, Numinous Games)

Genre: narratif, autobiographique

Pitch: Un jeu immersif et narratif qui raconte l’histoire du combat de Joel, petit garçon de 4 ans, contre le cancer. Deux heures poétiques de jeu qui explorent les thèmes de la foi, de l’espoir et de l’amour.

Bien. Alors… That Dragon, Cancer est un magnifique jeu sur un thème trop souvent occulté dans les JV – la maladie, et plus précisément le cancer.
Je préviens: c’est cruel et extrêmement triste. Le projet a été porté par des parents dont l’enfant était atteint d’un cancer, et ça se sent dans le récit du parcours médical et de la douleur qui l’accompagne. Il est découpé en plusieurs séquences de gameplay⁽⁴⁾Avec notamment une partie « Mario Kart » qui vous traumatisera, vous m’en direz des nouvelles, qui chacune viennent raconter une étape de la maladie. Plusieurs éléments du jeu sont directement inspirés de la vie réelle, et le générique final viendra vous enterrer.
Et évidemment, malgré tous ces disclaimers, je le conseille. Fait avec deux bouts de ficelle, beaucoup de temps et de patience, That Dragon, Cancer est venu me reconfirmer mon amour des jeux narratifs. Et des émotions incroyables qu’ils peuvent transmettre.
Soyez bien préparées mentalement, mais faites-le si vous le pouvez, c’est important.

En vrac: vraiment sombre, histoire triste qui mérite d’être faite, amour filial
Chial-o-meter: c’est la grosse grosse chialade.

Comptez 2 heures de jeu, à faire en une session si vous le pouvez.
Acheter That Dragon, Cancer

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Firewatch 💖 (2016, Campo Santo)

Genres: narratif, aventure, exploration, thriller

Pitch: Firewatch est un jeu plein de mystères pour un joueur à la première personne, qui se déroule dans le décor sauvage du Wyoming.

(Précision: le jeu se passe en 1989).

Firewatch est vraiment un de mes jeux préférés. J’aime tout dedans: son plot de départ, l’élaboration extrêmement intelligente de son scénario, son ambiance immersive comme je l’ai rarement connue en jeu, tout le narrative design qui est au poil. On a envie de tout fouiller, de tout lire, de ne pas rater une miette des dialogues géniaux entre Henry et Delilah dans leurs talkie-walkies. On veut se perdre en forêt et ne plus jamais en revenir, car qui n’a jamais eu envie de tout plaquer et devenir garde-forestier pour fuir ses problèmes ?
Firewatch a plusieurs arcs narratifs qui vous tiendront en haleine si vous n’êtes pas trop trop simulateurs de marche. L’histoire est super, la relation des personnages est finement développée, et on peut passer du temps à simplement regarder le reflets des lumières dans les arbres. En bref, c’est magistral.

En vrac: montagnes, forêts, lacs, Caterpillar, coucher de soleil, wilderness, esthétique vintage de la conservation américaine des parcs et des forêts.
Chial-o-meter: un peu, au début, le reste est ok.

Comptez à peu près 4 heures de jeu.

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Dear Esther (2012, The Chinese Room)

Genres: simulateur de marche, exploration, narratif

Pitch: Dear Esther vous plonge dans un monde magnifiquement réalisé, sur une île isolée des Hébrides extérieures. Une voix lit des extraits d’une lettre : « Ma chère Esther… ». Ainsi commence le voyage dans l’un des jeux à la première personne les plus originaux de ces dernières années.

Seul sur une île britannique magnifique, vous explorerez ses ruines, ses plages et ses grottes en écoutant le narrateur. L’ambiance inquiétante et notre solitude est contrastée par la beauté époustouflante de ce qui nous entoure.

En vrac: océans noirs et vents puissants.
Chial-o-meter: ça va.

Comptez 1 heure et demie de jeu.
Acheter Dear Esther

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Gone Home (2013, Fullbright)

Genres: exploration, mystère, narratif.

Pitch: 7 juin 1995. 1 h 15. Vous rentrez chez vous après un voyage à l’étranger. Vous croyez retrouver votre famille, mais la maison est vide. Il y a un problème. Où sont-ils ? Qu’est-il arrivé ? Dénouez le mystère dans Gone Home, un jeu d’exploration dans une histoire de The Fullbright Company.

Un des premiers jeux narratifs indé que j’ai fait ! Si la formule a été reprise, améliorée, Gone Home a ouvert la marche des jeux indé à ambiance. Vous vous baladerez dans cette immense baraque que vous ne connaissez pas, à la recherche d’indices – où est votre famille ? que s’est-il passé ?. Le gros plus: le jeu se passe dans les années 90. Alors si vous êtes féministe, que vous aimez les VHS et le punk fait par des meufs, Gone Home est pour vous. Et pour tout le monde: il n’offrira aucune difficulté, aucune énigme à résoudre. On est là pour l’histoire, et c’est bien suffisant.

En vrac: riot grrrl, X-files, 90s
Chial-o-meter: ça va ! émouvant mais ça va.

Comptez 2 heures de jeu.
Acheter Gone Home

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What remains of Edith Finch (2017, Giant Sparrow)

Genres: narratif, mystère, lovecraftien, casse-têtes

Pitch: What Remains of Edith Finch est une collection de contes étranges sur une famille de l’État de Washington. En incarnant Edith, vous allez explorer l’énorme demeure des Finch, à la recherche d’histoires sur le passé de cette famille et vous devrez découvrir pourquoi elle en est le dernier membre.

J’ai adoré me perdre dans la baraque biscornue des Finch. Vous ramperez, grimperez, actionnerez des mécanismes pour avoir accès à des passages secrets. Et dans chaque pièce, chaque chambre, il y aura une histoire qui vous sera racontée, au gré de souvenirs, de photos, de comics qui convoqueront des flash backs. C’est original et chouette, on y va avec le même délice que lire le journal intime de quelqu’un d’autre.

En vrac: passages secrets, babioles, inquiétant.
Chial-o-meter: mélancolique, mais vous pouvez y aller.

Comptez 2 heures de jeu.

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J’espère honnêtement que cette première liste vous a plu, et que vous y trouverez votre bonheur. N’hésitez pas à me dire quels jeux vous intriguent, ceux que vous avez déjà faits, s’ils vous ont donné du plaisir (ou non !). Et en plus, ça fait de super cadeaux de Noël…

On se retrouve très vite, passez de joyeuses fêtes et prenez soin de vous !